Jonzac et son château
Jonzac, capitale de la Haute Saintonge, se situe entre les riches vignobles de l'appellation « Cognac » et le massif forestier de la Double Saintongeaise.
La légende raconte que Charlemagne serait venu à Jonzac lors de ses campagnes d'Aquitaine contre les Sarrasins, vers l'an 812. Cette légende, connue par la seconde partie de la Chronique Saintongeaise est en fait un texte ajouté à celle-ci au XIIIème siècle par l'un de ses traducteurs.
Le texte raconte encore que Charlemagne fit don de la région à l'abbé de Saint-Germain des Prés.
Dans les textes officiels, Jonzac apparaît au Xème siècle comme chef-lieu de viguerie appartenant à la famille des vicomtes de Limoges. Si le mystère subsiste quant à la donation de Charlemagne, les premières mentions d'un château à Jonzac apparaissent vers 1059 : "Chalon et Foucher du château de Jonzac" sont des descendants des vicomtes de Limoges. Mais quelques années plus tard, le château de Jonzac appartient au seigneur de La Roche ou de La Rochandry. Le premier hommage à l'abbé de Saint-Germain des Prés pour la seigneurie de Jonzac date de 1073. A chaque changement de vassal, le seigneur de Jonzac remettra à l'abbé treize couteaux et une peau de cerf à titre de devoir féodal. Ainsi, jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, le seigneur de Jonzac sera-t-il "l'homme" de l'Abbé de Saint-Germain des Prés et tiendra-t-il sa terre sous la forme de fief.
Un vieux castle aurait été en son temps érigé sur le mont Balaguier à quelques dizaines de mètres seulement en contrebas de l'actuel édifice. En 1449, quelques années avant la fin de la guerre de Cent ans, Renaud de Sainte Maure, seigneur de Jonzac, débuta la construction que nous connaissons aujourd'hui. Le château surplombe toujours majestueusement la vallée de la Seugne .
C’est au début du 17éme siècle que le Château de Jonzac, alors forteresse médiévale, subit des transformations pour laisser place à un corps de logis plus adapté au mode de vie des seigneurs de l’époque. Le Comte de Jonzac, Léon de Sainte Maure, en fut l’un des principaux auteurs mais il semble que ses successeurs, Alexis de Sainte Maure et Pierre Bouchard Esparbès de Lussan d’Aubeterre, aient continué son œuvre. Les travaux se seraient déroulés approximativement entre 1622 et 1709.
C’est surtout, la reconstruction du côté de la prairie qui modifia les bâtiments d’origine. Les façades extérieures furent agrémentées de larges baies ainsi que de balcons en pierre (encore apparents) de créneaux et de merlons de fantaisie surmontant les bâtiments
L’intérieur des appartements peut se concevoir à partir des inventaires mobiliers de 1727 et 1750. Il énumère les pièces où séjournèrent les différents hôtes royaux et princiers, les appartements privés du comte et de la comtesse et les nombreuses pièces destinées aux invités et aux domestiques.
A travers la description du lieu, il ne fait aucun doute que le luxe était recherché par les propriétaires. Pourtant, est-ce en raison du faste attirant de la cour de Versailles ou bien de leurs succès militaires les entraînant loin de ce lieu, que les descendants des Comtes de Sainte Maure délaissèrent petit à petit la noble demeure pour ne faire, au 18éme siècle, que de courtes apparitions à Jonzac. Le train de vie dispendieux des seigneurs de Jonzac partageant leur temps entre la cour des Rois de France Louis XV et Louis XVI et leurs charges militaires les entraîna dans un fort endettement. Ils confièrent la gestion de leurs biens jonzacais à l’Intendant Landreau de la Cheminaderie mais ils habitèrent rarement le château qui se dégrada fortement.
Tableau « Les Cinq sens » œuvre de Philippe Lescrinier en 1727
Le tableau est visible dans la salle des mariages de l'Hôtel de ville de Jonzac
.Il représente les enfants de Louis Pierre Joseph Bouchard d’Esparbès de Lussan d'Aubeterre, l'un des derniers comtes de Jonzac,
Au décès du dernier Comte de Jonzac en 1791, mort sans postérité, le château devint la propriété de son neveu François Jacques Tanneguy Le Veneur de Tillières qui s’en désintéressa complètement.
En 1805, il fut acheté par le Marquis de Maleyssie qui devint Maire de Jonzac de 1810 à 1814. Il le conserva peu de temps avant de le vendre aux frères Jacques et Etienne Gautret en 1818.
Les propriétaires, en 1841, revende à la ville de Jonzac la partie nord.
En 1847, le Département de la Charente Inférieure, à la recherche de locaux pour installer la Sous-Préfecture, acquit l’aile Sud, la Tour Sud-Est et l’aile du levant (côté prairie).
C’est à partir de ce moment que le château subit diverses transformations qui lui donnèrent l’aspect actuel. Sous le Second Empire et la IIIème République, de gros travaux furent entrepris pour le rendre fonctionnel afin qu’il devienne le centre du pouvoir, partagé entre la municipalité de Jonzac et la puissance de l’Etat par la présence de la Sous-Préfecture.
Le comblement des douves, la restauration des toitures du Chatelet et de la Tour Ouest, le percement d’une rue sur le versant Nord, l’abaissement de la Place du Château et de la cour intérieure modifièrent l’aspect du bâtiment. La façade du Chatelet s’enrichit de la sculpture des armoiries de la ville en 1851 et d’une horloge en 1866
Un « petit théâtre à l’italienne » est construit à partir de 1861 dans les anciennes écuries du Château;
Le Château actuel
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Téléphone : 05.46.04.29.19
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